Le mois de janvier est à la
fois passé vite et trop lentement. Entre les révisions et les
partiels, je n'ai pas vu le temps passer, mais les heures ne se sont
parfois écoulées que trop lentement. Ma dernière épreuve s'est
déroulée le vendredi 30 janvier et c'est parti pour un nouveau
semestre dès lundi. J'ai quand même eu le temps de lire (un peu),
durant mes quelques pauses.
Une biographie sur Vladimir
Poutine : je trouvais cela audacieux et bien sûr ma curiosité m'a
poussée à l'acheter. Je suis passionnée par la Russie, c'est
pourquoi je lis tout ce que je peux trouver sur ce pays. Poutine est
une personnalité énigmatique qui m'intrigue beaucoup. Il a un
charisme assez fou : il dégage une image assez inquiétante à mes
yeux, et en même temps il exerce une attraction que je ne saurais
expliquer. Quant à Vladimir Fédorovski, c'est l'un des auteurs
russes les plus édités en France. Ancien diplomate, ayant écrit
une multitude de livres sur la Russie, je lui faisais confiance pour
cette biographie. J'ai profité du salon du livre historique organisé
tous les ans en novembre à l'hôtel de ville de Versailles pour
acheter ce livre et avoir une dédicace de l'auteur. J'avoue être
déçue de cette rencontre : une file d'attente impressionnante pour
cette personnalité, ce qui fait qu'il n'avait pas beaucoup de temps
à consacrer à chaque lecteur. Une signature, deux trois mots, et
hop, au suivant. A l'inverse, j'ai eu l'occasion de rencontrer des
historiens peu connus et d'avoir de vrais échanges avec eux. A
l'avenir, je pense que je privilégierai ces auteurs moins connus du grand public qui
ont tout autant de choses à nous apprendre.
Mais j'avais toujours très
envie de lire cette biographie. Sur Poutine, on dit tout et n'importe
quoi. Je pensais apprendre une multitude de choses sur lui. Et
disons-le tout de suite : je suis déçue. Fédorovski est un très
bon conteur : il a bien placé le contexte de la Russie, des débuts
de Poutine à aujourd'hui. Le souci, c'est qu'il s'est peut-être un
peu trop concentré sur ce contexte. Ce livre est bien si on veut
connaitre l'histoire de la Russie, de la fin de l'URSS à
aujourd'hui. Mais à certains moments, Poutine n'apparaissait que
comme un figurant. Bien sûr, j'ai appris des choses, mais pas autant
que je l'aurais souhaité. J'avais regardé il y a quelques mois un
reportage sur Poutine : disons que ce livre m'a apporté quelques
précisions, mais pas de grandes révélations. Pourtant, un
reportage d'une heure ne peut pas tout dire. Je pensais que cette
biographie serait beaucoup plus complète.
Certes, écrire une biographie
d'une personnalité contemporaine, ce n'est pas la même chose qu'écrire
une biographie d'une personne d'un autre siècle. J'aime beaucoup
lire des biographies. La première que j'ai lue, c'était sur
Marie-Antoinette. Puis il y a eu Anne d'Autriche, Nicolas Fouquet, et
ma préférée, celle que j'ai adorée, la biographie de Pierre Milza
sur Napoléon III. Peut-être en attendais-je trop de Fédorovski, je
le reconnais. On ne peut pas tout dire sur Poutine, on ne peut pas
révéler tous ses secrets. Et avoir des documents sur lui doit être
difficile. Mais dans ce cas-là, pourquoi faire une biographie,
pourquoi dire en quatrième de couverture qu'on va “éclairer les
zones d'ombre de ce personnage complexe” ?
J'ai eu droit au récit de la
chute de l'URSS en détail. Mais Poutine, dans tout cela ? Quelques explications sur sa vie privée. Mais pas de témoignages sur lui,
sur son caractère, sur qui il est. Et si le contexte prend trop de
place au début de livre, à la fin, c'est l'inverse : pas un mot sur
la Géorgie et les événements de 2008... Et la fin, c'était des
informations sur la société russe, avec des passages qui disaient,
plus ou moins : “Poutine n'a pas tout à fait tort” voire “il a
raison”. Fédorovski passe beaucoup de temps à dire ce que
devraient faire “les Occidentaux”. “Vous ne devriez pas faire
ça … Pas agir comme cela”. On sent la pensée du diplomate qui,
malheureusement, ne s'est pas effacée derrière la personnalité qui
aurait dû être au centre de cette biographie. Il s'exprime parfois
à la première personne, signe évident de sa non-disparition. En
soi, les réflexions qu'il apporte sur le contexte actuel et sur la
société russe sont intéressantes, mais elles n'ont pas leur place
dans cette biographie : ces réflexions ne sont pas objectives et
elles visent clairement à influencer le lecteur. Ces réflexions ne
disent pas ce que pense Poutine ou ce qu'il fait, elles disent ce que
nous devrions faire. Cela m'a beaucoup gênée.
Vous l'aurez compris, je suis
déçue par cette biographie. J'en attendais plus, peut-être trop.
Mais cela ne veut pas dire que je ne lirai plus Fédorovski. Il est
tout de même assez plaisant à lire, et je suis sûre que dans tous
les livres qu'il a écrits sur la Russie, il y en a qui me plairont.
Pour le salon du livre
historique de Versailles, je vous invite à aller voir ce site. C'est
un salon qui permet de rencontrer les auteurs des derniers livres
publiés, aux sujets divers et variés. Toutes les époques sont
représentées. C'était la troisième année que j'y allais. En
trois ans, j'ai pu rencontrer Stéphane Bern et Franck Ferrand,
Jean-Christian Petitfils, Philippe Charlier, Hélène Carrère
d'Encausse, Pierre Milza, Evelyne Lever, et des auteurs moins connus
comme une professeur de l'université de Lille, spécialiste de
l'histoire de la Russie, qui avait écrit un livre (passionnant) sur
les Français à Moscou en 1812. Outre les séances de dédicaces, il
y a des conférences et des cafés-débats. C'est un rendez-vous
plaisant pour tous les amoureux de l'Histoire. C'est l'occasion de
rencontrer des auteurs que l'on admire mais aussi de faire de belles
découvertes.
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