Rédigé le 14.04.2014
Il y a des livres qu'on dévore,
puis qu'on regrette d'avoir dévorés. Une fois le livre fini, on se
dit qu'on aurait dû le savourer, prendre son temps, lire moins vite.
On aurait aimé encore suivre les personnages, ne pas les abandonner,
les imaginer encore. Mais le livre est fini, on l'a fermé après
avoir lu la dernière page, et on se demande ce qu'on pourra bien
lire après ça, parce que ce livre, vraiment, c'était un bon ! La
vérité sur l'affaire Harry Quebert fait partie de ces livres.
C'est un roman sur les écrivains, sur les livres, sur la
littérature. C'est un roman sur un sombre fait divers datant d'une
trentaine d'années. C'est un roman sur l'amitié, et sur l'amour.
Comment ne pas s'attacher à ces personnages qui ont tous quelque
chose à cacher ? On se prend au jeu, et on enquête aux côtés de
Marcus Goldman, écrivain atteint du syndrome de la page blanche,
prêt à tout pour prouver à l'Amérique entière qu'Harry Quebert
n'est pas coupable du meurtre de Nola Kellergan, jeune fille disparue
à l'âge de quinze ans. C'est dans les événements de l'été 1975
que se cache la réponse aux questions que se pose Marcus. Entre
retours en arrière et extraits de romans, le lecteur suit les
avancées de l'enquête.
Comment ne pas être bouleversé
par les événements relatés dans ce roman ? Comment ne pas être
touché par tous les sentiments dévoilés, par toutes les blessures
que portent en eux ces personnages qui semblent bien réels ? Les 600
pages de ce livre se tournent dans un rythme effréné, tant on veut
savoir quels sombres secrets cachent les habitants de la ville
d'Aurora. On pense avoir trouvé qui a tué Nola Kellergan, puis deux
pages plus tard on change d'avis, et au fur et à mesure de la
lecture on en vient à soupçonner tous les personnages. Comme si
Joël Dicker suivait lui-même les conseils d'Harry à Marcus, les
plus surprenantes révélations nous tiennent jusqu'à la fin.
Les interrogations sur l'écriture
se mêlent à l'enquête policière, comme si elles étaient
intimement liées. Inspiration, page blanche, contrat avec l'éditeur
: le narrateur nous montre quelles questions l'écrivain se pose au
quotidien. Mais ce roman pose aussi et surtout la question du mentor
: Marcus est prêt à tout pour sauver Harry et l'empêcher
d'affronter le couloir de la mort. Prêt à affronter les dangers,
mais aussi à découvrir qui est vraiment celui qui l'a aidé à
devenir écrivain.
“Un bon livre, Marcus, est un
livre que l'on regrette d'avoir terminé”, dit Harry à Marcus.
Moi, je regrette d'avoir terminé La vérité sur l'affaire Harry
Quebert. Je regrette d'avoir fini ce roman, de l'avoir fini
beaucoup trop vite. Harry dit qu'à la fin de sa lecture, le lecteur
doit sourire avec une pointe de tristesse. J'ai souri avec une pointe
de tristesse. Le roman de Joël Dicker est un grand roman, de ceux
qui vous emmènent loin de votre quotidien, qui vous font quitter
l'endroit où vous êtes pour vous retrouver aux côtés des
personnages. J'étais à New York, j'étais à Aurora et à Concord.
J'étais dans cette grande maison d'écrivain au bord de l'océan où
Marcus écrira son roman.
J'ai très envie de le lire à mon tour!
RépondreSupprimerJe ne peux que te le conseiller ! Un bon roman (à mes yeux) qui fait passer un agréable moment de lecture.
SupprimerJe plussoie : l'été dernier ce roman m'avait hantée ! Envie de le relire (et peut être acheter sa version poche pour qu"il soit plus simple à transporter :P).
RépondreSupprimerJe l'ai dans ma bibliothèque et je le lirai certainement, ayant étudié le droit il m'attire rien que pour cela.
RépondreSupprimerEncore une fois, je ne peux que le conseiller. Par contre, il n'y a pas de référence au droit. Il y a plutôt une réflexion sur l'acte d'écriture. On assiste à l'écriture du livre du personnage principal, en même temps qu'il enquête pour innocenter son mentor. ;)
SupprimerCe que je voulais dire c'est que l'enquête effectuée me fera sans doute penser à du droit pénal... À voir
SupprimerMerci pour tes commentaires !
RépondreSupprimerOn est d'accord en tout cas. Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce roman aussi, c'est les citations.